Que c’est beau, la beauté ! Je viens de voir la plaine
À l’infini du rêve ouvrir l’immensité ;
Je l’ai vue – et mon âme était vibrante et pleine –
Exhaler ses parfums comme une ardente haleine
Sous l’embrassade énorme et fauve de l’été.
Puis, à l’heure adoucie où s’allongent les ombres,
J’ai vu fuir, au lointain, plateaux clairs, replis sombres,
Moutonner ces frissons et leur diversité.
Les pointes des clochers, les carrefours des routes,
Les chaumes d’or portaient de lumineuses gouttes ;
Ces vagues frémissaient, elles scintillaient toutes...
Que c’est beau, la beauté !
Charles FUSTER, Toutes les extases.
Paru dans L’Année poétique en 1906.