Je m'assassine sous mes folles ratures
On a raison de dire que la vie ne tient qu'à un fil
Penser au suicide vous donne la pressure
En mémoire de tous ces souvenirs qui défilent
La vie vaut bien la peine qu'on aille jusqu'à l'usure
Plus qu'une conviction, l'impasse n'est pas l'exil
Sans trop savoir pourquoi, on entreprend l'exil
D'un seul trait, effacer, sans demie rature
Nulle renoncement, n'aboutit à l'usure
Se couper du monde, pas un seul coup de fil
La solitude compte ses heures qui défilent
Suis-je l'être s'adonnant à la pressure?
Douleur interne par cette tempête qu'est la pressure
Pas un neurone capable de fuir vers l'exil
Griffures arrachant mes viscères qui défilent
Pas un organe pour résister à cette rafale de ratures
Funambule jonglant avec rasoirs et lames sur le fil
Tétanisé par la peur de l'erreur sous le poids de l'usure
Un cœur bat la mesure jusqu'à l'inévitable usure
Virevoltant de joie puis de tristesse amenant pressure
De profil, de face, le corps et sa ligne ne dépasse que d'un fil
Dans la tourmente de la foule, s'extirper vers l'exil
La nature apporte bien des plaisirs autant qu'elle rature
Les rêves s'enfuient telles ces étoiles filantes qui défilent
Un à un nos défunts proches défilent
Amenant son lot de peine, de sinistres usures
Bien qu'on veuille y appliquer saine rature
L'oubli n'est que le passager de la réalité pressure
Qui dans sa quête aspire à l'Alzheimer exil
Mais pensées, regrets sont suspendus au même fil
Aussi coupante la faux qu'est fragile le fil
C'est au hasard d'un destin que sa vie défile
Qu'importe alors la recherche de l'exil
L'inutile itinéraire bis nous protégeant de l'usure
Quelconque âme ne peut se soustraire à la pressure
La mort décide de l'instant qu'elle nous rature
Au delà des ratures, où se tisse mon fil
Se préservant de toute pressure, l'inconscient défile
Le corps subit usure, mais jamais ne fuira devant l'exil
Piloukan